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Covid-19 : Et si le vaccin portait ses fruits ? - Workinpharma
 

Covid-19 : Et si le vaccin portait ses fruits ?

Le 30 août, la baisse des contaminations est très significative puisqu’elle atteint -18%. 

Cette information peut nous remplir d’espoir même s’il faut être très prudent car notre histoire récente, nous a appris que les variants peuvent nous faire mentir.

Néanmoins le résultat est que le taux d’incidence est lui aussi en recul sur la semaine dernière. Cet indicateur qui évalue la circulation du virus s’établit désormais à 185 cas pour 100 000 habitants au niveau national, contre 218 cas pour 100 000 habitants la semaine précédente. Seules les Bouches-du-Rhône comptent encore un taux supérieur à 400, avec précisément 621,2 cas pour 100 000 habitants.

Dans le même temps, la Direction Générale de la Santé, nous informe que 71,9% de la population a reçu au moins une dose du vaccin et que près de 44 millions de nos concitoyens ont effectué un schéma vaccinal complet. 

En attendant les semaines prochaines et la rentrée des classes, pour observer si la tendance se confirme, la question d’une cause à effet se pose. 

Pour y voir un peu plus clair, voici un article de Mélissa GUILLEMETTE publié en février 2021 dans QUEBEC SCIENCE et intitulé : La covid-19 va-t-elle disparaître ?  3 scénarios pour imaginer le futur.

 

« Tout un chacun ne cesse de rêver à « l’après COVID-19 », à tout ce que nous pourrons faire quand la pandémie sera derrière nous. La réalité est que le virus risque de courir encore longtemps, car dans l’histoire de l’humanité, seul le virus de la variole a été complètement éradiqué. De quoi sera fait le futur ?

Lors d’une conférence scientifique tenue en janvier, le président du Conseil scientifique Covid-19 de France, Jean-François Delfraissy, s’est fait demander si, en raison de l’émergence de nouveaux variants, la COVID-19 serait une « course sans fin ».  « Cette course aura une fin, a répondu l’immunologue. [La question], c’est plutôt quand est-ce qu’elle [aura lieu]. »

Nous avons eu envie de nous projeter dans ce futur encore bien incertain. Évidemment, il est extrêmement difficile de prédire l’avenir d’un pathogène. Voici néanmoins trois scénarios évoqués par des scientifiques ces dernières semaines.

Scénario de rêve : les vaccins éliminent totalement, ou presque, le virus. Comme la variole, ainsi que la rougeole dans une certaine mesure, la COVID-19 n’est plus une menace au quotidien.

L’élimination du virus SRAS-CoV-2 dépend de différentes inconnues, entre autres la durée de l’immunité naturelle et de l’immunité induite par les vaccins, ainsi que la possibilité de transmettre la maladie même quand on est vacciné. Des chercheurs américains ont récemment modélisé les différents obstacles potentiels à la réussite de la stratégie d’élimination du virus pour voir la probabilité qu’on revienne « à la normale » (old normal).

Leurs travaux, diffusés en prépublication à la fin de janvier 2021, n’ont pas encore été révisés par les pairs; il faut donc être prudent avec ces analyses. Mais en résumé, ils ont déterminé que l’élimination serait possible seulement si les vaccins sont « très efficaces » pour prévenir les infections (et pas seulement les symptômes) et si une très forte proportion des individus est vaccinée.

À l’inverse, si les vaccins protègent les personnes vaccinées à 95% contre l’apparition de symptômes, mais qu’elles peuvent quand même contracter et transmettre le virus, l’équipe estime qu’il pourrait y avoir 30 millions de cas de COVID-19 annuellement aux États-Unis (on présume dans ce scénario moins joyeux que 80% de la population est vaccinée et que l’immunité naturelle dure 18 mois). Des dizaines de milliers de décès pourraient donc survenir chaque année malgré les campagnes de vaccination continues.

En plus de la vaccination, des interventions pourraient augmenter les chances de parvenir à l’élimination, comme l’usage de médicaments antiviraux pour prévenir l’infection et le port universel du masque. Ce dernier, « qu’on peut associer à une réduction du risque d’infection d’au moins 50%, demeure une mesure hautement efficace, mais représente une différence significative par rapport à la période prépandémique (le new normal contre le old normal) ». Les chercheurs soulignent d’ailleurs que la vaccination donnera l’impression que le masque est moins nécessaire, ce qui pourrait favoriser la transmission si l’injection ne neutralise pas le virus. « Pour utiliser une analogie, porter une ceinture de sécurité réduit le risque de mourir en conduisant, mais ne devrait pas être pris comme un permis pour boire trois bières avant de prendre le volant. »

En août 2020, alors que les vaccins n’étaient pas encore au point, une autre étude basée sur la modélisation avançait que pour éliminer la COVID-19 aux États-Unis, il faudrait qu’un vaccin efficace à 80% soit administré à 83% de la population. Ce scénario supposait une adoption faible du port du masque (10%).

Scénario du virus fuyant: SRAS-CoV-2 évolue si rapidement que les efforts pour obtenir une immunité, à travers les premiers vaccins, sont vains.

Le pathogène Streptococcus pneumoniae, qui cause des méningites, des septicémies et la pneumonie à pneumocoques, a évolué après l’introduction du vaccin PCV7, en 2000; de nouvelles souches ont réussi à contourner la réponse immunitaire. Cela a nécessité le développement d’une deuxième version du vaccin, PCV13, approuvé par la Food and Drug Administration des États-Unis en 2010.

Le virus SRAS-CoV-2 pourrait suivre ce même chemin, selon un scénario évoqué par le consultant pharmaceutique Ariel Fernandez dans un article paru à la fin décembre 2020 dans la revue ACS Pharmacology & Translational Science. Le chercheur ne jugeait toutefois pas que le scénario soit le plus probable, affirmant que l’on pouvait être « optimiste de façon prudente » quant au fait que le virus ne deviendrait pas endémique, car les vaccins semblent être « à l’épreuve de l’évolution ».

Vérification faite, le chimiste commence à changer d’avis. « La COVID-19 est une histoire qui s’écrit chaque jour, et je suis un peu moins optimiste maintenant que je vois que le virus réagit si rapidement à la pression de sélection, nous a confié Ariel Fernandez. On sait que des mutations dans le domaine de liaison au récepteur [une région cruciale de la protéine S du coronavirus ciblée par les premiers vaccins approuvés dans le monde] pourraient désamorcer l’attaque immunitaire tout en maintenant l’affinité du virus avec le récepteur humain. Ces mutations ne sont pas encore survenues—quoique c’est peut-être le cas avec [la mutation] E484K de la souche sud-africaine—, mais elles pourraient survenir quand la pression de sélection s’intensifiera au cours des prochains stades de vaccination. »

Des recherches en laboratoire laissent croire que E484K permet peut-être de contourner l’effet neutralisant d’anticorps issus d’une infection naturelle, une mutation qui commence à apparaître aussi dans le variant anglais.

Selon ce scénario, de nouvelles générations de vaccins devront être mises au point pour neutraliser le virus.

Scénario de l’adaptation : la COVID-19 devient banale. Avec le temps, au fur et à mesure que les individus ont eu un premier contact avec le virus, ce dernier devient moins menaçant, à l’image des quatre autres coronavirus qui causent le rhume.

Une équipe américaine est parvenue à ce scénario en se penchant sur le cas des autres coronavirus humains endémiques sur la planète, des travaux publiés en janvier 2021 dans la revue Science. Ils partent de l’hypothèse que la situation actuelle est due au fait que la population adulte est «naïve» vis-à-vis du virus, c’est-à-dire qu’elle ne l’a jamais contracté et n’a donc aucune forme de protection en réserve. Les symptômes sont donc plus forts, ce qui entraîne de nombreuses hospitalisations.

Puisque les enfants ont peu de symptômes quand ils contractent la COVID-19, et que certaines données laissent croire qu’une infection dans l’enfance puisse entraîner une protection plus robuste dans le futur, on peut imaginer que les cas seront de moins en moins graves. Il faudra par ailleurs que le virus courre de façon régulière pour maintenir une immunité de base.

Combien de temps faudrait-il pour parvenir à ce stade? «D’une année à quelques décennies», répond Jennie Sara Lavine, chercheuse postdoctorale à l’Université Emory, à Atlanta, aux États-Unis.

Tout dépend de la vitesse à laquelle la population est exposée au virus. «Si le virus pouvait se transmettre sans limitation, cela surviendrait après une année ou deux, mais au prix de nombreux décès et de la surcharge des hôpitaux, explique-t-elle. Si on freinait la transmission [uniquement] par la distanciation sociale, cela prendrait plus de temps – une décennie ou plus–, mais causerait moins de surcharge à l’hôpital. Le meilleur scénario est que la population soit immunisée rapidement à travers la vaccination et qu’on atteigne cet état endémique peu sévère en un à deux ans.» »

L’article dans Quebec Science : https://www.quebecscience.qc.ca/sante/covid-disparaitre-scenarios/

Lire l’article de Ouest France : https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/carte-covid-19-les-admissions-a-l-hopital-poursuivent-leur-baisse-ddd2f96c-09ab-11ec-82a5-fcae259b0fc1

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