Actualités de la pharmacieQuatre questions à… Fabrice Vanelle, président de Norpharma

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Nous recevons aujourd’hui Fabrice Vanelle, président de NORPHARMA. 

NORPHARMA est un groupement de pharmaciens dont le siège est à Amiens et qui regroupe principalement des pharmacies sur les régions des hauts-de-France, de Normandie et d’Ile-de-France. 

Nous voulons le faire réagir sur les fermetures de pharmacies qui sont de plus en plus nombreuses en France.

Bonjour Fabrice, présentez-nous votre groupement.

Bonjour Justine, Norpharma est né il y a 5 ans, de la volonté de quelques pharmaciens qui voulaient améliorer leurs achats afin d’optimiser leur offre auprès des patients. La croissance fut régulière tout au long de ces années et ce sont désormais 60 adhérents qui ont rejoint NORPHARMA.

En même temps que le nombre grandissait, c’est l’offre de NORPHARMA qui grandissait. Désormais, si nous revendiquons une véritable proximité et un véritable suivi de nos adhérents, nous ne souhaitons pas changer notre ADN. Malgré tout, les évolutions du marché, les baisses successives et massives des prix et surtout les évolutions réglementaires, nous obligent à observer et surtout à nous projeter différemment sur les priorités de l’officine.

Comment analysez-vous la situation du maillage officinale ?

Avec un peu moins de 240 pharmacies qui ont fermées leurs portes en 2018, il est évident que tôt au tard le maillage va devenir problématique et si le gouvernement suit le rapport de la cour des comptes, il ne changera rien à la réglementation et continuera de plus en plus à baser son modèle sur des missions que les petites pharmacies ne peuvent mettre en place, faute de ressources humaines. Lorsqu’on regarde de plus près la situation, on s’aperçoit que les pharmacies les plus petites sont le plus touchées. J’ai donc de véritables craintes pour les patients.

Quelles seraient pour vous les solutions si les orientations du gouvernement restent inchangées ?

Tout d’abord, les pharmacies sont toujours dépendantes financièrement d’un certain nombre d’acteurs mais je dirais que les pharmaciens doivent pouvoir se libérer de tâches qui incombent aux personnes qu’ils ont choisies pour les accompagner. Dans ces domaines, ce sont celles-ci qui doivent donner toutes les garanties aux pharmaciens. Je pense aux groupements qui doivent assurer pleinement le respect des orientations qu’ils préconisent. Lorsque cela sera fait, les pharmaciens pourront déjà se libérer l’esprit de certains doutes. Pour cela les paroles n’ont pas de valeur, seuls les actes comptes.

Ensuite, le modèle économique de la pharmacie a changé, change et changera ; c’est pourquoi les pharmaciens doivent. Le pharmacien « moderne » doit trouver des relais de croissance. Là encore, le groupement doit être efficient. Or on s’aperçoit que bon nombre cherchent à négocier des choses qu’ils s’empressent de répercuter dans leurs prix de vente. C’est formidable pour le consommateur mais quel est le bénéfice pour la pharmacie ? De ne pas perdre ? A-t-on déjà vu une équipe gagner un championnat en ne cherchant qu’à ne pas perdre ? Dans ce domaine, je pense que le groupement a son importance. Il doit trouver les idées, les gammes, les services, les communications, les formations qui vont aider le pharmacien titulaire dans son quotidien, l’accompagner dans sa transformation, l’aider à analyser, lui permettre de gagner du temps pour qu’il puisse enfin se consacrer à la mise en place des missions qui constituent d’ores déjà son avenir et lui permettre de n’avoir qu’une préoccupation : suis-je une évidence pour le patient ?

C’est pourquoi chez NORPHARMA, ce n’est pas le chiffre d’affaire de l’officine ou la situation géographique qui sont nos premiers critères de recrutement mais l’état d’esprit, la volonté de voir plus loin et la capacité d’écoute qui nous motivent car . La pharmacie, si elle n’est une entreprise comme les autres, obéit néanmoins à une règle commune à toutes les entreprises : c’est sa direction qui va dicter sa réussite et ce sont les femmes et les hommes qui la dirigent qui vont être à l’origine de sa réussite.

Pour conclure, quel serait votre vision pour l’avenir ?

Je reste optimiste car mon équipe et moi-même sommes tous les jours au contact de professionnels de santé et nous voyons bien quelle force, quelle volonté de bien faire animent nos pharmaciens. Par conséquent, si ces derniers sont bien accompagnés, si tout le monde est solidaire et que nous dépensons toute l’énergie nécessaire, je ne vois pas d’autre conclusion qu’un avenir prometteur pour se maillon essentiel au parcours de santé qu’est la pharmacie Française.

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