Lassitude, bâillements incessants, difficultés d’attention : près de la moitié des jeunes adultes français déclarent ne pas dormir suffisamment, manifestant des signes de fatigue pendant la journée. La Dre Pascale Ogrizek, médecin du sommeil à Paris, explore les causes, les manifestations et les risques liés au manque de sommeil, ainsi que des conseils pour récupérer.
Bien que le Graal de tout individu soit de dormir suffisamment et de se réveiller rafraîchi, près de la moitié des Français estiment ne pas atteindre cet objectif. Le manque de sommeil découle souvent du non-respect des besoins individuels en sommeil, qui varient d’une personne à l’autre. La Dre Ogrizek souligne que les besoins de sommeil sont génétiquement déterminés, allant de 6 à 9 heures par nuit selon le type de dormeur.
Plusieurs facteurs sont impliqués dans le manque de sommeil, parmi lesquels les conditions de vie et de travail occupent une place prépondérante. En cinquante ans, les Français ont perdu environ 1h30 de sommeil par nuit, attribuable à des horaires de travail tardifs, des temps de trajet plus longs et une utilisation croissante des smartphones. Les facteurs émotionnels tels que le stress et l’anxiété, ainsi que les troubles du sommeil, peuvent également contribuer à ce problème.
La Dre Ogrizek précise que la mauvaise qualité de sommeil peut découler de mauvaises habitudes plutôt que de troubles médicaux. Environ 20 % de la population française souffre d’insomnie, caractérisée par des difficultés d’endormissement, des réveils nocturnes prolongés et des réveils prématurés fréquents.
Symptômes tels que la somnolence diurne, les difficultés de concentration, les changements d’humeur, la baisse de performance physique et mentale, ainsi que des signes physiques comme un teint terne, des poches sous les yeux et des troubles alimentaires peuvent indiquer un manque de sommeil. Sur le long terme, cela peut entraîner une baisse des défenses immunitaires, des maladies cardiovasculaires, du diabète de type 2 et une prise de poids.
Pour récupérer d’une dette de sommeil, la Dre Ogrizek suggère de dormir davantage après une période intense, mais souligne que des habitudes de sommeil régulières sont cruciales pour ceux qui ont une dette accumulée sur plusieurs mois ou années. Elle recommande une routine de sommeil stable, amélioration de l’environnement de sommeil, surveillance de l’alimentation avant le coucher et l’adoption de techniques de relaxation. Faire de la qualité du sommeil une priorité est essentiel pour maintenir une bonne santé physique et mentale.