Une campagne qui démarre en trombe
Face à l’augmentation des infections à méningocoque B, notamment en raison de la présence d’une souche particulièrement active à Rennes, l’Agence régionale de santé (ARS) Bretagne a décidé de lancer une campagne de vaccination ciblant les jeunes de 15 à 24 ans. Depuis son démarrage, la mobilisation des étudiants est impressionnante.
Les deux centres universitaires de vaccination installés sur les campus de Beaulieu et Villejean ont très vite atteint leur capacité maximale. Les demandes affluent en si grand nombre que les délais d’attente pour obtenir un rendez-vous sont passés à 10 jours. Face à cette situation, de nombreux jeunes se tournent vers les pharmacies pour recevoir leur injection.
Des officines sous pression
Les pharmacies rennaises, qui ne s’attendaient pas à un tel engouement, doivent faire face à une affluence record. « On n’a pas une minute de répit », raconte Fabienne Lucas, pharmacienne à la pharmacie Saint-Germain, en plein centre-ville. Son équipe disposait de 160 doses au démarrage de la campagne, le 5 mars, et elles ont été administrées en quelques jours seulement. « Certains jeunes appréhendent un peu la piqûre, mais ils viennent nombreux et sont très motivés », ajoute-t-elle.
Toutefois, cet engouement a provoqué une pénurie de vaccins dans plusieurs pharmacies. En cause, un stock insuffisant mais aussi une difficulté financière pour les officines. Le vaccin Bexsero, utilisé pour cette campagne et administré en deux injections à quatre semaines d’intervalle, coûte 83 euros la dose. Bien qu’il soit entièrement pris en charge par l’ARS, les pharmaciens doivent avancer les fonds sans possibilité de retour en cas de non-utilisation, ce qui complique la gestion des stocks.
Une vaccination essentielle contre une infection grave
Le méningocoque B est une bactérie pouvant entraîner des infections graves, telles que des méningites ou des septicémies, avec des conséquences potentiellement lourdes, voire mortelles. La vaccination est le moyen le plus efficace de prévenir ces infections et d’empêcher la propagation de la bactérie, notamment en milieu universitaire où les contacts rapprochés favorisent sa transmission.
La forte adhésion à la campagne de vaccination est donc une bonne nouvelle pour la santé publique, même si les pharmacies et centres de vaccination doivent encore trouver des solutions pour absorber cette demande exceptionnelle.