Un nouveau décret simplifie le renouvellement des traitements chroniques en pharmacie. Voici les principales informations sur cette avancée pour les patients et les pharmaciens.
Une mesure attendue enfin en vigueur
Depuis le 29 novembre, un pharmacien peut renouveler un traitement chronique pour une durée allant jusqu’à trois mois, sur la base d’une ordonnance expirée mais renouvelable. Cette possibilité, prévue par la loi de financement de la Sécurité sociale de 2022, était jusqu’alors inapplicable faute des textes d’application. Le décret publié le 28 novembre au Journal officiel officialise cette pratique, longtemps réclamée par les pharmaciens.
Des règles claires pour le renouvellement
Afin d’assurer la continuité des traitements et éviter toute interruption préjudiciable pour la santé, les pharmaciens peuvent renouveler les médicaments et dispositifs médicaux à raison d’un mois à la fois, dans la limite de trois mois. Ce renouvellement exceptionnel est strictement encadré :
- Première délivrance : Elle doit avoir lieu dans le mois suivant l’expiration de l’ordonnance.
- Conditionnement économique : Le pharmacien doit choisir le conditionnement le plus avantageux, adapté à une durée d’un mois.
- Mentions obligatoires : La prescription initiale est complétée par la mention « dispensation supplémentaire exceptionnelle », la date de délivrance et le timbre de l’officine.
Les informations doivent être transmises au médecin via un système de communication sécurisé pour garantir la confidentialité.
Une application encore perfectible
Malgré l’entrée en vigueur immédiate, des ajustements sont encore nécessaires pour une mise en œuvre optimale. Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), a déclaré que des outils comme un code traceur doivent être mis en place. Ce dernier permettrait notamment d’alerter les médecins via une messagerie de santé sécurisée.
La question de la rémunération
Actuellement, les pharmaciens ne perçoivent pas de rémunération spécifique pour cette procédure exceptionnelle. La FSPF prévoit d’engager des discussions avec l’Assurance maladie sur ce sujet, bien que celle-ci se montre réticente. « Pour l’instant, c’est un peu du bricolage », reconnaît Philippe Besset, qui invite toutefois les pharmaciens à appliquer cette mesure sans attendre.
Une évolution positive pour les patients
Cette nouvelle disposition simplifie l’accès aux traitements chroniques en cas d’oubli ou de retard de renouvellement d’ordonnance. En attendant les ajustements techniques et financiers, elle représente une avancée significative pour la continuité des soins.