Une campagne qui provoque la stupeur chez Cooper
Le Laboratoire Cooper a récemment été confronté à une utilisation non autorisée de l’un de ses produits dans une publicité diffusée par l’enseigne E.Leclerc. Cette campagne s’inscrit dans une initiative plus large de l’enseigne de grande distribution visant à promouvoir la vente de médicaments en libre accès dans ses parapharmacies. Pour illustrer son message, E.Leclerc a choisi d’afficher une boîte de Vitascorbol C 1000, produit bien connu du laboratoire Cooper, avec la mention :
« La vitamine C à prix Leclerc dans nos parapharmacies. Dommage qu’on n’ait pas le droit de faire pareil avec le paracétamol ».
Une réaction immédiate du laboratoire
Découvrant cette publicité sans avoir été ni consulté ni informé, Cooper a rapidement réagi. L’apparition de l’un de ses produits dans un tel contexte a profondément choqué la direction du laboratoire. Sébastien Lucot, PDG, a exprimé sa vive réaction en ces termes : « nous avons été stupéfaits de constater que nous avions été instrumentalisés à l’encontre du monopole pharmaceutique ». Considérant cette action comme une atteinte à son image et à ses engagements, Cooper a adressé une mise en demeure officielle à E.Leclerc, exigeant le retrait immédiat de cette campagne.
Un symbole mal choisi selon Cooper
Le choix du produit Vitascorbol pour cette opération n’est pas anodin. Historiquement sous Autorisation de Mise sur le Marché jusqu’à la période du Covid-19, il est devenu une référence forte du catalogue Cooper. Le lier à un discours de remise en cause du monopole pharmaceutique sur les médicaments OTC est perçu comme une attaque directe contre le modèle officinal français. Pour Sébastien Lucot, cette instrumentalisation est non seulement injustifiée, mais aussi blessante pour l’histoire du laboratoire et sa mission actuelle. Il dénonce « une forme d’ironie douloureuse ».
Un laboratoire engagé dans le réseau officinal
Depuis sa création en 1907 par un pharmacien, Cooper s’est toujours positionné comme un partenaire privilégié des officines. Aujourd’hui encore, l’entreprise continue de renforcer ce lien. L’année 2024 a été marquée par le rachat de l’activité OTC de Viatris, une opération qui témoigne de son investissement accru dans le médicament. Par ailleurs, Cooper a doublé son équipe commerciale au cours des derniers mois, passant de 80 à 150 représentants afin de mieux accompagner les pharmacies partout en France.
Pourquoi le conseil officinal est essentiel
Au-delà des enjeux commerciaux, cette situation rappelle l’importance fondamentale du rôle du pharmacien. Contrairement à la grande distribution, le pharmacien ne se contente pas de vendre un produit : il écoute, conseille, alerte. Chaque dispensation, même en OTC, est accompagnée d’un échange qui peut prévenir une mauvaise utilisation, détecter une contre-indication ou réorienter vers une consultation médicale.
La pharmacie est un lieu de proximité, de confiance et de sécurité sanitaire, en particulier pour les publics les plus fragiles. Laisser ces produits accessibles sans encadrement revient à banaliser leur usage et à fragiliser le rôle pivot du pharmacien dans le parcours de soin. En détournant les clients de l’officine au profit de la parapharmacie de grande surface, c’est l’ensemble de cet équilibre qui est mis en danger.
Une campagne contraire aux valeurs du laboratoire
L’utilisation de l’image de Cooper pour appuyer un discours favorable à la vente de médicaments en grande surface est en total désaccord avec les valeurs défendues par le laboratoire. Pour Cooper, il ne s’agit pas seulement d’un conflit de communication, mais bien d’un enjeu éthique. L’entreprise rappelle son attachement au rôle des pharmaciens, garants de la sécurité des patients et du bon usage des traitements. Cette situation, aussi inattendue que regrettable, renforce la volonté de Cooper de se positionner aux côtés du réseau officinal, avec transparence et fidélité à ses engagements.