Un mouvement anti-masques, alimenté par de fausses informations circulant sur les réseaux sociaux, a pris de l’ampleur ces dernières semaines. Canal Détox, l’outil d’information scientifique de l’Inserm, fait le point pour couper court aux idées reçues et apporter un éclairage sur les questionnements scientifiques en cours.
Parmi les rumeurs infondées qui circulent en ligne :
- L’idée que les masques empêchent une bonne respiration reste tenace. Certains internautes soutiennent même que le port du masque serait associé à un manque d’apport en oxygène pour l’organisme et à une absorption élevée de CO2 délétère pour la santé.
- Certaines publications évoquent également une « suppression » du système immunitaire liée au port du masque.
Workinpharma revient sur le fait que les masques, notamment chirurgicaux, sont conçus pour être portés pendant une durée de plusieurs heures par les professionnels de santé, sans entraver leurs capacités à travailler, ni altérer leurs capacités respiratoires. Si certaines personnes peuvent se sentir gênées par le fait de porter un masque, c’est par manque d’habitude. Aucune explication claire n’est donnée pour expliquer ces liens, et là encore, aucun argument scientifique ne vient appuyer cette hypothèse.
Un nombre croissant de données suggèrent l’intérêt du masque dans les lieux clos pour freiner les épidémies, en complément des mesures de distanciation physique. Dès 2010, des études concluaient que recommander le port du masque était une mesure de santé publique utile pour lutter contre les épidémie de grippe. Ces travaux se poursuivent dans le contexte de la pandémie actuelle
Plus qu’un outil pour se protéger soi-même, le masque est avant tout utile pour protéger les autres car il permet d’éviter la projection de gouttelettes dans leur direction. Dès lors que la transmission du virus peut venir de personnes qui présentent peu de symptômes ou sont même asymptomatiques, le port du masque n’a d’intérêt que s’il est porté par tous au niveau d’une communauté.
Beaucoup trouvent idiot de porter un masque dans les lieux extérieurs cependant, dans les lieux extérieurs très fréquentés, où la distanciation physique est difficile à mettre en œuvre, il permet d’éviter de projeter des gouttelettes sur les personnes qui se trouvent à proximité, et donc de les protéger. N’oublions pas que l’OMS a ainsi déclaré au mois de juin que « la possibilité d’une transmission par voie aérienne dans les lieux publics clos, particulièrement bondés, ne peut pas être exclue ». Plusieurs travaux vont dans ce sens.
Quel que soit le contexte, le masque ne protège efficacement qu’à condition de le porter correctement, en suivant les instructions d’usage, en le lavant régulièrement s’il est en tissu ou en le jetant dans le cas des masques à usage unique. Le masque ne doit pas être manipulé une fois mis en place, ni les mains portées au visage pour éviter de se contaminer à partir de l’environnement. En outre, le port du masque n’est pas une mesure de protection suffisante : il doit absolument être associé à un lavage régulier des mains (ou friction avec des solutions hydro-alcooliques) et au respect de la distance physique en toutes circonstances.
Workinpharma vous demande de ne pas suivre ce mouvement antimasques qui se développe activement sur les réseaux sociaux, abreuvé d’informations infondées.
Même si le contexte estival favorise un relâchement, cerveau compris, un florilège d’études vient rappeler que, même sous un soleil de plomb, le port du masque est encore l’un des meilleurs moyens de se prémunir de la maladie de Covid-19 et aussi de protéger les autres.