Tout juste commercialisé et aussitôt retiré. Deux jours seulement après le début de la commercialisation du Baclocur en tant que seul médicament à base de baclofène autorisé pour traiter l’alcoolisme, la justice a ordonné l’arrêt des ventes.
En accordant une autorisation de mise sur le marché au Baclocur, l’ANSM avait souligné que « ce médicament n’[était] pas anodin et [devait] être manié avec beaucoup de précautions ». En effet, si son efficacité est jugée sans équivalent par ses partisans, l’ANSM insiste sur ses risques. L’Agence s’appuie sur une étude menée avec l’Assurance-maladie. Selon elle, le baclofène à fortes doses (plus de 180 mg par jour) fait plus que doubler le risque de mort par rapport aux autres médicaments contre l’alcoolisme, et accroît de 50 % le risque d’hospitalisation.
C’est pourquoi l’ANSM avait imposé des conditions lors de sa mise sur le marché : le Baclocur ne pouvait être prescrit aux alcooliques qu’à une dose maximale de 80 mg/jour, et après échec des autres traitements. Cela avait conduit l’association Baclohelp à déposer un recours en justice, après plusieurs autres démarches similaires, notamment devant le Conseil d’Etat.
En attendant une décision sur le fond, ce jugement en urgence (référé) aboutit à un retour à la situation antérieure : d’autres médicaments à base de baclofène peuvent à nouveau être prescrits aux patients alcooliques, sans obligation légale de dose limite, a expliqué le tribunal dans un communiqué jeudi.
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