Selon les alertes émises par les autorités sanitaires, les cas d’infections au Covid connaissent une hausse inquiétante à quelques semaines des célébrations de fin d’année. De manière préoccupante, une nouvelle variante du virus, réputée plus contagieuse, est en progression.
Le Centre national de référence (CNR) des virus des infections respiratoires à l’Institut Pasteur souligne une intensification de la circulation du Covid. Ces constatations sont corroborées par les données sur les admissions aux urgences et les hospitalisations, publiées dans le dernier bulletin de Santé publique France. Ainsi, au cours d’une semaine, on a enregistré 4 350 passages aux urgences pour suspicion de Covid, suivis de 1 820 hospitalisations. La menace persiste d’autant plus que le variant BA.2.86, baptisé JN.1, retient actuellement l’attention des scientifiques.
Étienne Simon-Lorière, responsable du CNR des virus des infections respiratoires à l’Institut Pasteur, décrit le JN.1 comme apparu soudainement et nettement plus transmissible que ses prédécesseurs, avec un échappement immunitaire presque aussi significatif que celui de ses cousins de la famille XBB. Il explique que cela est dû à une combinaison de mutations génétiques totalement différente. Début décembre, le JN.1 était déjà responsable de 30 % des cas de Covid recensés en laboratoire en France. Bien qu’aucune indication ne laisse présager une gravité accrue par rapport aux autres variants, il semble être plus facilement transmissible.
Étienne Simon-Lorière tient toutefois à rassurer en précisant que pour ceux qui ont été infectés par le virus il y a moins de six mois, ou mieux encore, vaccinés il y a moins de six mois, les risques de se retrouver à l’hôpital en raison du JN.1 sont très limités. Grâce au renforcement des anticorps et aux réponses cellulaires de l’organisme, peu affectées par l’évolution du virus, celui-ci sera éliminé avant de provoquer une forme sévère de la maladie dans la plupart des cas, bien qu’il puisse être transmis.
Cette nouvelle alerte doit être prise au sérieux alors que les fêtes de fin d’année approchent. La résurgence du Covid, combinée à celle d’autres infections respiratoires aiguës telles que la grippe et la bronchiolite, exercera une pression sur l’occupation des lits hospitaliers et sur les recours aux urgences. La perspective d’une « triple épidémie » rappelle le début de l’année, incitant les Français à se faire vacciner. Cependant, depuis le lancement de la nouvelle campagne de vaccination contre le Covid, moins de 25 % des personnes de plus de 65 ans ont reçu un rappel. Au total, 5 millions de Français ont été vaccinés contre le Covid et 10 millions contre la grippe.
Afin de stimuler cette campagne, Agnès Firmin-Le Bodo, ministre déléguée aux professions de santé et aux territoires, ainsi qu’Aurélien Rousseau, ministre de la Santé, ont effectué une visite symbolique ce matin dans une pharmacie du dix-neuvième arrondissement de Paris. À cette occasion, Aurélien Rousseau a appelé à un regain de la vaccination contre le Covid et la grippe, soulignant l’importance de passer de bonnes fêtes tout en évitant le débordement des hôpitaux cet hiver. Il a insisté sur la facilité d’accès à la vaccination, disponible dans toutes les pharmacies, avec la collaboration des infirmières et des médecins, et a assuré que les doses sont disponibles.