Les autorités sanitaires tirent la sonnette d’alarme face à une situation sans précédent, marquée par une hausse constante des cas importés de dengue en France métropolitaine. Cette augmentation est largement attribuée à l’épidémie en cours aux Antilles Françaises depuis mi-2023.
Selon les données de Santé Publique France, entre le 1er janvier et le 19 avril 2024, 1 679 cas de dengue importée ont été recensés, contre seulement 131 sur la même période en 2023. Il est alarmant de constater que 82 % de ces cas proviennent des Antilles françaises.
Le moustique tigre, vecteur de la maladie, est désormais implanté dans 78 départements métropolitains. Les autorités exhortent les professionnels de santé à rester vigilants, à diagnostiquer et à signaler les cas pour empêcher la propagation du virus par le biais de ce redoutable insecte.
Le moustique tigre, principalement de l’espèce Aedes aegypti, est le vecteur principal de l’épidémie. Bien qu’il soit présent dans de nombreux départements métropolitains, il ne transmet pas systématiquement la dengue. Cependant, lorsqu’il pique une personne infectée, il peut transmettre le virus à d’autres individus. Sa saison d’activité, propice à la propagation de la dengue et du Chikungunya, s’étend de mai à novembre, comme le souligne Santé Publique France.
L’entomologiste Didier Fontenille, intervenant sur France Info, prévoit une augmentation de la circulation du virus cet été en raison des Jeux olympiques, qui entraîneront un afflux de voyageurs. Il estime inévitable que des cas de dengue autochtones, c’est-à-dire contractés localement, se produisent. Selon lui, chaque mouvement de population, surtout pendant la période estivale, accroît le risque, la France étant particulièrement vulnérable en raison de ses territoires ultramarins, notamment les Antilles où la dengue est endémique.
Chacun peut contribuer à limiter le risque d’épidémie de dengue en agissant à son échelle. Il est crucial de réduire la prolifération du moustique tigre en éliminant les eaux stagnantes autour des habitations. De plus, les voyageurs se rendant dans les zones à risque, comme les Antilles françaises et la Guyane, doivent se protéger contre les piqûres de moustiques en utilisant des répulsifs et en portant des vêtements longs et amples.
Enfin, les personnes revenant de ces régions à risque sont encouragées à continuer de se protéger contre les piqûres de moustiques, même en l’absence de symptômes. En cas de symptômes évocateurs de la dengue, telles que des douleurs articulaires ou musculaires, des maux de tête, une éruption cutanée ou de la fièvre, il est recommandé de consulter un médecin en précisant la date de retour d’une zone tropicale pour faciliter un diagnostic rapide.
Avec l’approche de la saison d’activité du moustique tigre, il est primordial de rester vigilant face à la recrudescence des cas importés de dengue en France métropolitaine.