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Après avoir atteint l'âge de 65 ans, toute forme d'activité contribue positivement à la santé. - Workinpharma

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Après avoir atteint l’âge de 65 ans, toute forme d’activité contribue positivement à la santé.

Il est vivement conseillé à chacun de s’adonner à un sport adapté à son âge et à ses capacités physiques afin d’améliorer sa condition physique. Cependant, se demander si nos activités quotidiennes habituelles peuvent également contribuer à préserver notre bien-être est légitime. Une étude menée sur une période de près de deux décennies auprès de personnes âgées de plus de 65 ans confirme qu’aucune activité n’est inutile, car elles peuvent toutes contribuer à réduire le risque de décès.

Pendant 18 ans, des chercheurs du CHU de Saint-Étienne et de l’unité Inserm Sainbiose ont suivi de près près d’un millier de volontaires âgés de plus de 65 ans. Leurs travaux ont permis de mettre en évidence que les individus pratiquant une activité physique équivalente à une heure et demie de marche quotidienne à un rythme normal réduisent leur risque de décès de plus de 30 % par rapport à ceux qui ne parviennent pas à atteindre ce niveau d’activité. Ce bénéfice augmente même de manière significative, jusqu’à 2,5 fois, lorsque cette activité légère se prolonge au-delà de 3 heures.

David Hupin, coordinateur de cette étude, explique : « Au-delà de l’âge de 65 ans, de nombreuses personnes deviennent moins actives et peuvent se sentir découragées face aux recommandations d’activité physique émises par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui préconise une activité physique modérée à intense de façon régulière. Bien entendu, ces recommandations restent importantes. Cependant, pour ceux qui ne disposent pas de la capacité physique nécessaire pour pratiquer un sport, nos résultats mettent en évidence l’importance de ne pas demeurer inactif. Même une activité physique moins intense, telle que celle associée aux tâches quotidiennes, peut apporter des bienfaits dès la première minute, dès le premier mètre parcouru. »

L’OMS recommande en effet à tous les adultes de consacrer au moins 150 minutes par semaine à une activité physique modérée à intense, réparties en sessions d’au moins 10 minutes. Cela comprend des activités au cours desquelles la fréquence cardiaque et la respiration s’accélèrent légèrement sans entraver la communication (intensité modérée), ou celles où le rythme cardiaque est nettement plus élevé, rendant difficile voire impossible la communication (intensité élevée). Récemment, des études ont montré que même une minute de ces activités procure des avantages pour la santé cardiovasculaire. Cependant, les recommandations concernant l’activité physique légère, englobant la plupart des activités quotidiennes debout, telles que la marche, les tâches ménagères ou le jardinage, restent moins explicites en ce qui concerne leurs bénéfices pour le cœur.

David Hupin souligne : « Pourtant, ce type d’activité est le plus couramment pratiqué par les personnes âgées. Il est donc essentiel de déterminer si même une activité physique légère peut les protéger. »

Afin de répondre à cette question, David Hupin et son équipe ont analysé les données de la cohorte PROOF, mise en place au début des années 2000 par l’équipe dirigée par Jean-Claude Barthélémy et Frédéric Roche au CHU de Saint-Étienne. Cette cohorte a été créée dans le but d’étudier les processus de vieillissement. Les participants, choisis au hasard parmi les électeurs âgés de 65 ans de la ville de Saint-Étienne, ont régulièrement subi des examens cliniques et répondu à des questionnaires portant notamment sur leurs activités quotidiennes. Ces activités ont été classées en fonction de leur intensité (légère, modérée, intense) et de la quantité d’énergie théoriquement dépensée en une heure.

David Hupin précise : « Au total, nous avons pu utiliser les données de 550 personnes encore en vie et toujours suivies, sur les 1 101 initialement recrutées. Les résultats sont significatifs : augmenter la quantité d’activité physique légère réduit non seulement le risque global de décès, mais également le risque de décès d’origine cardiovasculaire. Les bénéfices sont particulièrement remarquables lorsque l’activité équivaut à plus de 3 heures de marche normale ou à une activité équivalente (bricolage, courses, etc.). Chez les femmes, ainsi que chez les personnes souffrant d’hypertension ou de diabète de type 2, les avantages sont encore plus prononcés, avec un taux de décès inférieur de 83 % par rapport à ceux qui n’atteignent pas ce niveau d’activité. »

Ces découvertes confirment l’importance des activités quotidiennes et de la marche à un rythme adapté pour maintenir une bonne santé. David Hupin ajoute : « Il est possible que les participants aient surestimé l’ampleur de leur activité régulière, mais les avantages observés sont si significatifs qu’ils ne peuvent être attribués au hasard. De plus, ces données suggèrent que les personnes âgées qui ont été sédentaires et inactives pendant la majeure partie de leur vie peuvent encore bénéficier d’une activité physique légère, même tardivement. Par conséquent, bien que les recommandations de l’OMS demeurent un objectif à atteindre, il serait judicieux d’inciter également à l’activité physique légère. De tels messages pourraient motiver certaines personnes à recommencer à bouger et à augmenter leur niveau d’activité. »

Les chercheurs et leur équipe envisagent désormais de réaliser une analyse plus dynamique des avantages de l’activité physique : « Nous allons étudier les trajectoires d’activité des participants, en comparant l’évolution de ceux qui ont augmenté, diminué ou maintenu leurs habitudes au fil du temps. Cette approche nous permettra de mesurer l’impact de ces parcours sur le pronostic, la mortalité et le risque cardiovasculaire, des données cruciales pour orienter les politiques de santé publique. »

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