Une réforme gouvernementale jugée injuste et dangereuse pour l’avenir des officines et l’accès aux soins
Le ministère de la Santé a annoncé, ce vendredi, un projet de réforme visant à abaisser significativement le plafond des remises sur les médicaments génériques, passant de 40 % à une fourchette de 20 à 25 %. Cette mesure s’appliquerait également aux médicaments hybrides, tandis que le plafond pour les biosimilaires serait fixé à 15 %. Cette décision suscite une vive réaction du secteur pharmaceutique, qui y voit une attaque directe contre l’équilibre économique des pharmacies françaises.
Pour les professionnels du médicament, cette initiative gouvernementale représente un désaveu profond, d’autant plus qu’elle intervient dans un climat économique, social et politique déjà particulièrement tendu. Accusé de mauvaise gestion des finances publiques, l’État semble vouloir compenser le dérapage des dépenses liées aux arrêts maladie et à l’hospitalisation en réduisant les ressources des pharmacies. Ce choix est perçu comme une injustice criante.
La mesure pourrait priver le réseau officinal d’environ 600 millions d’euros, une somme vitale pour la survie de nombreuses officines. Ses conséquences seraient lourdes : licenciements massifs, fermetures d’établissements et aggravation des pénuries de médicaments, affectant directement les patients. Pour les quelque 800 pharmacies déjà en difficulté, cette réforme pourrait signer l’arrêt de mort.
Le Gouvernement, qui semblait récemment attentif à la situation des officines et à la nécessité de soutenir le médicament générique, fait aujourd’hui volte-face. Cette volte-face intervient alors que les pharmaciens jouent un rôle essentiel dans l’accès aux soins, en particulier dans les zones rurales où ils sont parfois les derniers professionnels de santé encore présents.
Face à cette menace, les pharmaciens refusent de rester passifs. Un appel à la grève illimitée des gardes a été lancé, ainsi qu’une mobilisation nationale le 1er juillet. Le rassemblement aura lieu à Paris, à partir de 11h, sur l’esplanade des Invalides, dans un « Village des professionnels de santé trahis ». Le cortège se dirigera ensuite vers le ministère de la Santé, avec l’intention de rencontrer la ministre Catherine Vautrin.
Les représentants des pharmaciens préviennent : si le Gouvernement ne revient pas rapidement sur cette mesure, la mobilisation se poursuivra sans limite dans le temps, sous diverses formes, jusqu’à ce que les officines soient reconnues à la hauteur de leur mission essentielle auprès de la population.
La seule issue jugée acceptable par la profession est le retrait pur et simple de la réforme.
Source : https://www.fspf.fr/baisse-des-remises-sur-les-generiques-biosimilaires-et-hybrides-la-ligne-rouge-est-franchie-appel-a-la-mobilisation-le-1er-juillet/