La variole du singe, cousine moins dangereuse de la variole éradiquée il y a une quarantaine d’années, dont les cas se multiplient en Europe et en Amérique du Nord ces dernières semaines.
C’est une maladie due à un virus du même genre que celui de la variole humaine. Au départ, il s’agit d’une infection propre aux animaux, particulièrement dans les forêts tropicales d’Afrique centrale et de l’Ouest.
La transmission se fait entre animaux et hommes se fait par contact direct avec du sang infecté, des liquides biologiques, des lésions cutanées, ou des muqueuses infectés. La plupart du temps, il s’agit de manipulations d’animaux morts, mal préparés ou mal cuits. Entre humains, la transmission se fait principalement par gouttelettes lors d’un contact prolongé, selon l’OMS.
Au 23 mai, 3 cas confirmés de Monkeypox ont été rapportés en France dont 2 ces dernières 24 heures, selon Santé Publique France. Une vingtaine de cas sont recensés au Royaume-Uni, sans lien avec un voyage ou avec le premier cas. Des cas sont aussi recensés en Belgique, Italie, Portugal, Espagne, Suède, Autriche, Canada, Etats-Unis.
Quels sont les symptômes ?
Le virus Monkeypox ressemble à celui de la variole sur le plan clinique mais c’est un poxvirus différent. La variole dite « du singe » est plus bénigne, associée à des ganglions (il n’y a pas de ganglions dans la variole), les cicatrices sont moins graves. La variole simienne ressemble aussi beaucoup à la varicelle qui est plus contagieuse.
Dans les 5 premiers jours, l’infection provoque plusieurs symptômes :
- fièvre
- maux de tête
- adénopathie (gonflement des ganglions lymphatiques)
- douleurs dorsales
- myalgies (douleurs musculaires)
- asthénie (épuisement)
Dans les 1 à 3 jours (parfois plus) suivant l’apparition de la fièvre, le patient développe des symptômes d’éruption cutanée (rash) qui commence souvent sur le visage puis s’étend à d’autres parties du corps, dont les paumes des mains, les plantes des pieds et les muqueuses (bouche et région génitale). L’atteinte cutanée survient en une seule poussée. Des démangeaisons sont fréquentes. Les lésions passent par différents stades successifs :
- macules
- papules
- vésicules
- pustules
- croûtes
Lorsque les croûtes tombent, les personnes ne sont plus contagieuses. Les autres muqueuses (ORL, conjonctives) peuvent également être concernées. Les cas récemment détectés chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes ont signalé une prépondérance de lésions dans la région génitale.
L’incubation de la maladie peut aller de 5 à 21 jours. La phase de fièvre dure environ 1 à 3 jours. La maladie, généralement bénigne, guérit le plus souvent spontanément, au bout de 2 à 3 semaines
► En cas d’apparition de symptômes (fièvre et éruption cutanée avec des vésicules), contacter le SAMU Centre 15. Il est recommandé de vous isoler en attendant un avis médical et d’éviter les contacts avec d’autres personnes.
A quoi ressemblent les boutons de la variole du singe ?
La variole du singe entraîne des boutons qui peuvent faire penser à la varicelle : d’abord des vésicules (boutons avec liquide à l’intérieur) puis des pustules et enfin des croûtes. Lorsque les croûtes tombent, les personnes ne sont plus contagieuses.
Comment éviter d’être infecté ?
La variole du singe peut se propager lorsqu’une personne est en contact étroit avec une personne infectée. Le virus peut pénétrer dans l’organisme par des lésions cutanées, par les voies respiratoires ou par les yeux, le nez ou la bouche.
Elle n’a pas été décrite auparavant comme une infection sexuellement transmissible, mais elle peut être transmise par contact direct lors de rapports sexuels.
La propagation peut se faire par tout :
- le contact avec les vêtements portés par une personne infectée (y compris la literie ou les serviettes)
- contact direct avec des lésions ou des croûtes sur la peau du patient
- la toux ou les éternuements d’une personne infectée
C’est pourquoi les autorités sanitaires recommandent de ne pas porter de vêtements et de ne pas avoir de contacts étroits avec des personnes susceptibles d’être malades.
Si vous présentez des symptômes, isolez-vous et, une fois rétabli, lavez vos vêtements, y compris les serviettes et les draps.
De même, elles suggèrent d’utiliser des mouchoirs jetables en cas de toux et d’éternuement et, si vous le pouvez, d’éviter de le faire en présence d’autres personnes.