À l’occasion de la Journée mondiale contre l’hypertension, ce 17 mai, Workinpharma vous fait un résumé de cette maladie silencieuse.
Le but de la Journée mondiale de l’hypertension artérielle est de communiquer au public l’importance de l’hypertension et la gravité de ses complications médicales, et de fournir de l’information sur sa prévention, sa détection et son traitement.
L’hypertension artérielle (HTA) est la maladie chronique la plus fréquente en France.
Elle semble pour beaucoup anodine car elle généralement silencieuse, pourtant, lorsqu’elle n’est pas contrôlée, elle constitue l’une des principales causes de complications cardiovasculaires, cérébrovasculaires ou neurodégénératives (infarctus du myocarde, AVC, maladie d’Alzheimer…).
Quelques chiffres…
L’hypertension artérielle est dite essentielle, parce qu’aucune cause connue ne peut expliquer son apparition. Le trouble apparaît insidieusement et silencieusement, d’autant plus précocement que le sujet est exposé à certains facteurs de risque : le vieillissement, qui favorise la perte d’élasticité des artères, constitue le premier facteur de risque non modifiable. Mais d’autres facteurs de risques sont déterminés par des habitudes ou une hygiène de vie qu’il est possible de modifier : le surpoids, la sédentarité, une consommation élevée de sel, le tabac ou encore l’alcool.
Les conseils utiles pour vos patients :
Différentes mesures hygiéno-diététiques a donner aux patients sous forme de conseils
comme lors d’une délivrance classique de médicaments :
1/ Activité physique adaptée
– Sédentarité -> Facteur de risque cardiovasculaire
– Pratiquer une activité physique -> éviter le surpoids et lutter contre l’obésité
– Prenez l’escalier plutôt que l’ascenseur ou l’escalator
– Utilisez les transports en commun au lieu de la voiture
– Marchez d’un pas rapide
– Faites des promenades à pied, du vélo, de la natation…
– Jardinez, bricolez, faites le ménage…
2/ Alimentation
– Moins de graisses : n’utilisez pas de matières grasses en cuisant vos aliments. Évitez les matières grasses d’origine animale (beurre, crème…) et privilégiez celles d’origine végétale (margarine, huile d’olive, de tournesol…).
– Moins de sucre : évitez les boissons sucrées, les pâtisseries, les sucreries entre les repas…
– Du poisson : 2 ou 3 fois/semaine. Saumon, sardine, maquereau… sont peu coûteux et riches en
bonnes graisses oméga 3.
– Des fruits et légumes : cinq différents chaque jour. De saison, ils s’adaptent à tous les budgets.
– Du temps : prenez le temps de manger tranquillement, en mastiquant bien. Cela vous aidera à diminuer vos rations alimentaires et à perdre du poids.
3/ Evitez le sel :
– Plats tout préparés surgelés, frais ou en conserve,
– Chips, biscuits apéritif, cacahuètes salées…
– Aides culinaires : sauces, cubes de bouillon, condiments, cornichons…
– Pâtisseries du commerce,
Afin de moins saler vos repas, cuisinez vos aliments avec des herbes (fraîches, surgelées, déshydratées…), des aromates (ail, oignons, échalotes…), des épices (curry, paprika, muscade, piment, cannelle…).
4/ Consommation d’alcool
– Modifiez vos habitudes (< 3 verres /jour pour la femme et 2 verres/jour pour l’homme)
– Buvez de l’eau à midi en semaine,
– Alternez boissons alcoolisées et non-alcoolisées,
– Buvez par petites gorgées et posez votre verre après chaque gorgée.
5/ Tabac
– Choisissez le bon moment pour arrêter, en évitant les périodes de stress ou de déprime,
– Débarrassez-vous des cigarettes, briquets et cendriers
– Utilisez des substituts nicotiniques : patchs, gommes à mâcher ou pastilles. Ils doublent, voire triplent vos chances de réussite à un an,
– Faites-vous aider par un professionnel : votre médecin traitant, un pharmacien, un psychologue, une infirmière tabacologue…
– Soyez particulièrement vigilant dans les situations de tentation : le café après le repas, l’alcool, la compagnie de fumeurs…
6/ Observance du traitement Mauvaise observance :
– Mauvais contrôle de la tension artérielle
– Risque de mauvaise adaptation thérapeutique par le médecin
– Risque accru de complications cardiovasculaires
7/ Aide à une meilleure observance
– Usage de piluliers
– Auto-mesure tensionnelle
– Si médicament mal toléré -> parlez-en à votre médecin ou votre pharmacien
8/ Bénéfices des traitements anti-HTA
– Allongement de l’espérance de vie
– Réduction du risque d’accidents vasculaires cérébraux, de démence, d’insuffisance cardiaque,
d’infarctus du myocarde et de décès d’origine cardio-vasculaire
– Retard et réduction d’apparition d’une insuffisance rénale chronique
Quels sont les médicaments qui ont un impact sur la tension artérielle de vos patients ou au contraire quels sont les bons gestes pour diminuer la tension artérielle ?
Les contraceptifs oraux ont un impact sur la pression artérielle des femmes. Les pilules de troisième génération sont d’ailleurs soupçonnées de contribuer à augmenter les valeurs moyennes de pression artérielle.
La cortisone : sa prise entraîne une rétention d’eau et de sel augmentant la pression du sang dans les artères et donc la tension, au moins chez les hommes âgés de 22 à 34 ans.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent, en particulier chez les personnes âgées, entraîner une vasoconstriction des vaisseaux sanguins, ce qui augmente la pression du sang et donc la tension…
Les antidépresseurs tricycliques, pris pour les troubles de panique, sont responsables de crise hypertensive, essentiellement en cas d’interactions avec des substances alimentaires riches en tyramine (Harengs saurs, cheddar, raisin, chou, thon, gruyère, chocolat).
Les décongestionnants nasaux et sirop contre la toux, s’ils sont pris en grandes doses, sont un facteur de tension artérielle s’ils contiennent un vasoconstricteur, une substance provoquant une contraction des vaisseaux sanguins.
La ciclosporine, immunosuppresseur puissant, peut augmenter la pression artérielle systolique, en particulier pour les patients ayant reçu une transplantation du coeur ou des reins.
Au contraire, l’aubépine est efficace en cas d’hypertension artérielle accompagnée d’hypersympathicotonie (tachycardie, perception exagérée des battements cardiaques, légers tremblements, sentiment d’énervement, mains moites, bouche sèche fréquente).
La feuille d’olivier contient des sécoiridoïdes, des flavonoïdes et des triterpènes pentacycliques tonicardiaques et anti-arythmiques, mais aussi des phénols. Cette riche composition lui assure une activité hypotensive. (Conseil d’utilisation. 30 g de feuilles d’olivier pour un litre d’eau. Bouillir 10 minutes à feu doux ; infuser une heure. À boire dans la journée, 5 jours par semaine. Arrêter une semaine chaque mois. Renouveler pendant trois mois.)
L’aubier de tilleul sauvage du Roussillon est hypotenseur et puissamment antispasmodique des muscles lisses vasculaires grâce à sa richesse en phloroglucinol. (Conseil d’utilisation. 20g pour un demi-litre d’eau ; laisser bouillir dix minutes à feu doux ; infuser une heure. Filtrer. À boire en totalité à raison d’un grand verre matin et soir, 20 jours par mois, pendant trois mois.)
L’huile essentielle d’ylang-ylang est également hypotensive. De récentes études ont montré que son inhalation diminuait significativement la tension artérielle systolique et diastolique. Et que les effets duraient au moins pendant quatre semaines.
La marjolaine à coquilles et la lavande, associées à l’ylang-ylang peuvent également faire baisser la tension artérielle en inhalation.
Le Rôle du pharmacien
Le Pharmacien a un rôle essentiel à jouer pour aider le patient à mieux comprendre le but de son traitement. Cela passe par ses conseils au comptoir, mais il est également possible de proposer des entretiens pharmaceutiques qui permettront d’améliorer l’observance des patients.
L’observance joue un grand rôle dans la prise en charge de la pathologie et grâce à des entretiens réguliers avec les patients, cela pourrait encore s’améliorer.
Lors de chaque vente d’un tensiomètre, le pharmacien doit s’assurer que le patient hypertendu maitrise non seulement le mode d’utilisation de l’appareil, mais que ce dernier pratique l’automesure selon les fréquences et les conditions recommandées. Le pharmacien doit inciter le patient à revenir à l’officine en cas de problème de fonctionnement du tensiomètre ou pour poser toutes questions relatives à l’automesure.
Communiquer sur les facteurs ayant un impact sur la pression artérielle. les facteurs ayant un impact sur la pression artérielle. Notament, l’arrêt du tabac présente plusieurs bénéfices, il ne guérit pas l’hypertension artérielle mais retarde l’apparition de ses complications. A 5 ans, on arrive à une diminution de moitié du risque de cancer du poumon, de la bouche, de la gorge. A 10-15 ans, l’espérance de vie de l’ancien fumeur est équivalente à l’espérance de vie du non-fumeur (Le Moniteur des Pharmacies 2017). Ces données précises et établies sont des informations à communiquer au patient dans le but de faciliter sa compréhension et son adhésion au traitement.
Le pharmacien d’officine est le spécialiste du médicament. Il dispose de nombreux atouts pour intervenir dans l’éducation pour la santé et l’éducation thérapeutique du patient, ceci grâce à la proximité géographique, l’accessibilité et la disponibilité sur de longues plages horaires, le contact fréquent avec le public et sa formation à la fois scientifique et professionnelle. Le pharmacien connait le patient dans sa globalité (contexte familial et socioprofessionnel, contact avec l’entourage, historique médicamenteux) ce qui permet d’instaurer une relation de confiance.
Différentes brochures permettant au patient de se prendre en charge sont disponibles sur le site du Cespharm, le site de la Fondation de recherche sur l’hypertension artérielle ou encore le site du CFLHTA. Il revient aux différents professionnels de santé, le pharmacien se situant au 1er rang de ceux-ci, d’en parler aux patients lors des visites, de le leur distribuer et de leur en expliquer l’utilisation.