M GUIGONNAT bonjour, vous êtes le Directeur des Ventes du grossiste-répartiteur D2P PHARMA et nous avons souhaité vous interroger sur cette crise que traverse la répartition.
Tout d’abord, selon vous, quelle en est l’origine ?
« A mon sens il ne s’agit pas d’une crise mais des conséquences inéluctables des politiques de santé successives dont nos clients ont également soufferts mais aussi de l’inertie de certains grossistes à remettre en cause leurs schémas. »
M GUIGONNAT : Est-ce que les missions du grossiste-répartiteur ont évolué pour que la situation soit à ce point tendue ?
« Le grossiste-répartiteur a d’abord des obligations de service publique : à savoir livrer les officines en 24h maximum avec une disponibilité d’au moins 90 % des spécialités remboursables et détenir deux semaines de stock à minima. Il faut imaginer que nous distribuons près de 6 M de boites chaque jour aux officines. Mais le grossiste a en outre un rôle essentiel auprès des pouvoirs publics lors de crises sanitaires, il stocke également pour le compte de l’ANSM des produits dits sensibles, mais gère aussi les retraits de lots, intervient dans le recyclages des produits non utilisés et, surtout, agit dans la prévention des contrefaçons. Ces missions requièrent des investissements de plus en plus conséquents et les baisses de marge ont fragilisées certaines entreprises de la répartition pharmaceutique.
Le coût du carburant a également eu impact sur la santé financière des grossiste-répartiteurs ?
« Bien sûr, tout logisticien que nous sommes, avons été impactés.
Mais ce qui fragilise les grossiste-répartiteur c’est le risque client. En effet, nous assumons pour le compte des laboratoires ce risque auprès des officines et compte-tenu de la pression continue sur le prix du médicamentent, certaines officines voir leur rentabilité s’effriter et donc le risque s’amplifier .
Récemment, nous avons relayé un article du Pharmacien de France (L’ANSM tape sur les « short liners »). Pouvez-vous nous dire ce qu’est un « short liner » ?
Selon moi, il s’agit tout simplement de structures qui se disent grossistes-répartiteurs mais qui ne respectent pas les règles de la répartition pharmaceutique et qui sont donc justement sanctionnées par l’ANSM. Très souvent, ces entreprises profitent de « l’attractivité » tarifaire des médicaments français pour les exporter vers d’autres contrées, contribuant ainsi, aux ruptures que les pharmaciens connaissent régulièrement.
Quelles sont les perspectives d’avenir pour le métier de grossiste-répartiteur?
« Tout le monde convient du rôle essentiel de la répartition pour garantir un égal accès aux médicaments dans les officines. Des réflexions sont en cours pour réformer le modèle qui prévaut actuellement mais ce sont avant tout nos entreprises qui doivent évoluer et se réorganiser pour faire face et ne pas tout attendre des pouvoirs publics »
A quelle type de réorganisation pensez-vous ?
« Structurellement d’abord, les grossiste-répartiteurs doivent réorganiser leurs équipes pour « optimiser » leurs coûts et gagner en efficacité .
Mieux négocier avec les génériqueurs aussi qui, petit à petit, basculent le risque client au grossiste-répartiteur et il me parait juste qu’il soit mieux rémunéré pour cela.
Et puis, certains grossiste-répartiteurs ont multiplié les propositions en dehors de leur activité de base et il me semble qu’ils devraient se recentrer sur leur activité de logisticien pour retrouver de la croissance. Chez D2P PHARMA, nous avons eu le courage de proposer une livraison par jour à nos clients. Il nous a d’abord semblé que c’était le sens de l’histoire d’un point de vue écologique, puis, économiquement, ce choix nous a donné raison.
Justement, pour finir, comment se porte D2P PHARMA ?
D2P PHARMA est une entreprise qui, très tôt, a fait des choix pour optimiser ses coûts et proposer un service de qualité à ses clients tout en proposant de la transparence dans ses conditions commerciales.
C’est donc une entreprise qui connait une croissance continue et maitrisée dans un environnement mouvant et qui compte bien amplifier son développement !
